A-t-il versé dans la religion ?
En réalité je n’ai jamais appartenu à aucune religion. J’aurais même plutôt quelque prévention à l’égard des clergés. Si je parle de mystique,et ici de mystique des chapelles je n’en suis pas au point de la dévotion, de la foi ou même de la croyance.
On pourrait penser que la période est propice aux conversions, que je suis influencé par la période de fêtes religieuses assez sympathiques d’ailleurs car elles sont orientées autour du printemps, de la fécondité, de l’espoir…
Non en réalité c’est en visitant trois chapelles du Morbihan que je m’interrogeais à propos d’un certain sentiment mystique qu’elles peuvent inspirer au visiteur heureux…
La magie des lieux
Il faut dire que nos ancêtres ont toujours témoigné d’un goût certain pour bâtir des chapelles en des lieux qui par eux-mêmes sont inspirants. Ces lieux à la fois retirés, souvent surplombants, ouverts sur une nature riche et multiple… Chapelles cachées en des sortes de « bouts du Monde », havres de paix…
Et puis bien sûr l’architecture des bâtiments, leur insertion dans le paysage, la composition même avec l’environnement et le bâti autour, il y a de quoi être touché par cette harmonie qui se dégage au delà même du style, des évolutions…
Cette mystique, cette transcendance, nous en ressentons souvent les vibrations au contact des œuvres d’art. Ces chapelles offertes à tous les regards sans exclusive, sont des chefs d’œuvre.
Je reparlerai cette semaine plus précisément de quelques unes de ces rencontres, mais ce qui me frappe ou me touche, c’est le sentiment de paix et d’une certaine élévation que j’ai pu ressentir à leur contact…
Une prudence dans l’émoi
Si j’aime me laisser traverser de l’émoi, des sensations que procurent ces architectures, il suffit que je pousse la porte et tombe sur les représentations des saints et autres ornements de la religion, pour que l’impression chute brutalement comme un soufflé.
Il y a des œuvres d’art parmi ces tableaux, ces statues, plus ou moins abouties, mais la vue de ces représentations me procure un sentiment de « tue-mystique » un peu comme les accessoires pornographiques sont des « tue l’amour ». La comparaison est osée mais c’est ça.
Même si Dieu ou une idée de Dieu pouvait se concevoir, la religion n’aurait pour moi strictement rien à voir avec.
Pourtant, il reste que naît de ces chapelles un sentiment intime, apaisant, liant à la nature où elles ont été bâties comme à l’histoire des hommes qui ont consacré leur énergie à réaliser les demandes des architectes… dans ces bouts du Monde, avec souvent si peu de moyens.
Cette énergie, cette volonté, il en reste quelque chose. Ils avaient peut-être plus peur de cette idée de Dieu qu’autre chose, et pourtant, ils sont parvenus à créer un espace propice à la méditation, la respiration où nous pouvons nous nous nourrir de questions, nous retrouver… dans une autre dimension libérant de l’inquiétude. C’est déjà pas si mal !
